Le changement de comportement, bien que souvent négligé, est le moyen le plus rentable pour les entreprises d’économiser les coûts des services publics et des déchets. Au lieu de vous contenter de donner des instructions, tirez parti de la science du comportement pour inciter à l’action. Le changement est efficace lorsqu’il respecte le cadre EAST : être facile, attrayant, social et opportun. Simplifiez les processus – comme l’étiquetage des équipements ou le positionnement des poubelles – pour surmonter les obstacles tels que la confusion et l’effort.

Lorsque l’on cherche à réduire les coûts des services publics ou des déchets, le changement de comportement est souvent négligé, alors qu’il s’agit de loin de l’approche la plus rentable. Cet outil n’est généralement pas bien compris, son potentiel est sous-estimé et il est souvent associé à des instructions affichées sur les murs. Pourtant, il ne suffit pas de le dire aux gens pour que cela fonctionne. Si c’était le cas, nous serions tous, chacun d’entre nous, en train de suivre un régime alimentaire très sain, de faire beaucoup d’exercice, d’être disciplinés en ce qui concerne l’alcool et de ne pas fumer.

La science du comportement est une discipline bien documentée, établie dans le monde entier et utilisée à tous les niveaux, du gouvernement à l’individu. L’exploitation de la base de connaissances ainsi créée peut être un moyen très efficace de susciter le changement que vous souhaitez en influençant les comportements plutôt qu’en les forçant. Des organisations telles que les Nations unies et l’Agence internationale de l’énergie considèrent les changements de comportement comme l’une des meilleures opportunités pour les changements mondiaux que nous devons opérer.

Pour les entreprises, en particulier les plus petites qui n’ont pas les moyens d’investir pour épargner, il s’agit d’une piste à explorer. Il n’est pas nécessaire d’approfondir la science, mais il est utile de comprendre un peu les points clés : le changement fonctionne mieux lorsqu’il est facile, attrayant, social et opportun*.

Les gens aiment généralement faire ce qu’il faut et le font volontiers, mais les vieilles habitudes sont difficiles à perdre, et la nouvelle habitude doit être rendue facile, en termes d’efforts mentaux et physiques, pour qu’elle soit adoptée. Les plus grands obstacles au fonctionnement des programmes sont généralement la confusion et l’excès d’efforts. Voici quelques exemples courants.

En ce qui concerne les économies d’énergie, une politique apparemment simple consistant à éteindre les équipements la nuit peut s’avérer très difficile à mettre en œuvre si l’équipement n’est pas bien étiqueté : la peur d’éteindre quelque chose qui devrait rester allumé suffit à inciter les gens à tout laisser allumé. En ce qui concerne l’éclairage, pensez à l’itinéraire de sortie du bâtiment : la personne qui partira en dernier sera-t-elle dans l’obscurité à un moment ou à un autre, même sur quelques mètres ? Si c’est le cas, des minuteries ou d’autres solutions techniques vous faciliteront la tâche.

La prévention des erreurs est un excellent moyen de réduire les déchets. Les contrôles de qualité détectent les erreurs, mais seulement après qu’elles ont été commises, et parfois si loin dans le processus que beaucoup de temps et d’argent ont déjà été perdus. Il vaut mieux les empêcher de se produire. Tous ceux qui gèrent des systèmes de gestion de la qualité – ou qui ont observé des pilotes de ligne – connaissent probablement l’idée des listes de contrôle destinées à rappeler aux personnes ce qui doit être vérifié avant, pendant et après un processus, des contrôles de transfert pour s’assurer que la personne chargée de l’étape suivante du processus dispose de toutes les informations dont elle a besoin, et des signatures à des étapes critiques. Mais ces contrôles peuvent être trop compliqués, demander trop d’efforts et frustrer des personnes très occupées. Le mieux est d’opter pour la simplicité et la facilité. Impliquez les personnes qui effectuent le travail : elles savent ce qui leur pose le plus de problèmes et ce qui les aiderait.

En matière de recyclage, de nombreux projets de recherche ont montré que ce qui fait la différence, c’est la facilité avec laquelle il est possible de le faire. C’est un domaine où la confusion règne. Des photos de ce qu’il faut mettre dans chaque poubelle sont très utiles – de préférence des objets concernés sur votre lieu de travail, pour que ce soit clair, ou même des échantillons. Il n’est pas facile de faire la distinction entre les différents types de plastique. Veiller à ce que la poubelle souhaitée soit proche et facile d’accès est également utile, et c’est pourquoi les poubelles en batterie fonctionnent bien.

Le contexte et l’engagement sont très importants – comprenez ce qui préoccupe le personnel, ce qui est important pour lui, et demandez-lui de suggérer des changements pertinents dans ce contexte – permettez aux programmes d’être quelque chose qu’ils conduisent pour soutenir ce qui est important pour eux. Mesurez et communiquez-leur les résultats obtenus. Établissez un lien avec la situation générale – les objectifs de développement durable des Nations unies, les zones d’air pur des écoles locales, les risques d’inondation locaux liés au changement climatique – les liens ne sont pas toujours évidents à établir.

Et surtout, montrez l’exemple. Montrez aux gens que c’est suffisamment important pour que tout le monde y participe.

* Tiré d’EST, un cadre pour le changement de comportement par l’équipe « Behavioural Insights » . https://www.bi.team

Photo par CoWomen