
Laurel Brunner partage les conclusions du rapport d’impact 2021 de Kornit pour sa gouvernance environnementale, sociale et d’entreprise (ESG). Le rapport compte 62 pages et comprend une déclaration de Kornit sur ses objectifs en matière de développement durable.
Kornit, développeur et fabricant de systèmes d’impression numérique pour textiles, a publié son rapport d’impact 2021 de 62 pages sur sa gouvernance environnementale, sociale et d’entreprise (ESG). Cet effort louable, avec sa déclaration d’objectifs de durabilité, place l’entreprise à l’avant-garde des fournisseurs de l’industrie graphique.
Il ne s’agit pas d’un rapport sur le développement durable, mais plutôt d’un résumé des actions dans un cadre ESG. Le document présente le système de valeurs de Kornit en relation avec les clients, les fournisseurs, le personnel et le marché. L’introduction indique que « la décision a été prise de nous rendre responsables non seulement de notre impact opérationnel, mais aussi de l’impact de nos solutions sur l’ensemble de l’industrie ». L’idée est d’opposer favorablement Kornit à l’ensemble de l’industrie textile imprimée de manière conventionnelle. Ce document vise autant à persuader les investisseurs, le personnel et les clients de la nouvelle réalité de l’impression textile telle que Kornit aimerait la voir. Dans ce monde, la production textile s’éloigne de sa contribution à l’environnement, décidément douteuse, au profit d’une production numérique à la demande où, selon Kornit, les impacts sont bien moindres. Cela est-il envisageable dans un avenir proche, compte tenu des limites actuelles de cette technologie ? Non. Est-il probable que Kornit souhaite un changement radical des modèles de production et du marché ? Oui, en effet, comme nous tous.
L’industrie textile mondiale a évolué au fil des siècles et est l’une des plus polluantes de la planète. Mais ses chaînes d’approvisionnement sont bien établies et les possibilités de production de l’industrie sont immenses. L’industrie traditionnelle peut fournir des textiles imprimés à base de bois ou de cellulose tels que la viscose, le lyocell et le modal, ainsi que la soie, le coton, la laine et le cuir. La gamme d’options à base de polyester est vaste, tout comme les niveaux de qualité des fibres naturelles, ce qui permet d’offrir des tissus à des prix très variés. Les consommateurs de mode ne s’intéressent pas sincèrement aux conséquences de leurs décisions d’achat sur l’environnement. L’offre de H&M de recycler les vêtements dont ils ne veulent plus suffit à apaiser les consciences.
Kornit s’est fixé quelques objectifs pour 2030, certains ambitieux, d’autres moins. Elle vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 75 %, à obtenir une certification d’efficacité énergétique pour toutes ses installations et à éviter que 90 % des déchets liés à la fabrication ne soient mis en décharge. La situation actuelle doit être assez désastreuse s’il faut neuf ans pour atteindre ce dernier objectif. L’usine de Kornit est certifiée ISO 14001, mais il n’est pas fait mention de la mise en place de systèmes de gestion environnementale dans l’ensemble de l’organisation, ce qui constituerait un grand pas en avant. Le rapport est un peu vague et ambitieux, malgré le dosage judicieux des données. Une grande partie de ce qui est présenté n’est rien de moins que ce que l’on peut attendre d’une bonne gestion d’entreprise.
Cela dit, Kornit contribue au moins au débat, ce qui est louable. Le rapport exhaustif de l’entreprise sur l’impact de 2021 met en évidence la nécessité pour notre industrie de s’attaquer au moins à son impact sur l’environnement.
Informations sur la source : Cet article a été produit par le projet Verdigris, une initiative de l’industrie visant à sensibiliser à l’impact positif de l’imprimerie sur l’environnement. Ce commentaire hebdomadaire aide les imprimeries à se tenir au courant des normes environnementales et de la manière dont une gestion d’entreprise respectueuse de l’environnement peut contribuer à améliorer leurs résultats. Verdigris est soutenu par les entreprises suivantes : Agfa Graphics, EFI, Fespa, Fujifilm, HP, Kodak, Miraclon, RicohSplashPR, Unity Publishing et Xeikon.