Production à la demande de vêtements de mode et de sport : recrutement et formation

Lors de notre récent événement virtuel FESPA Innovations & Trends (FIT), nous avons réuni quatre experts de l’habillement du monde entier pour discuter des dernières tendances, des défis et des opportunités de la production à la demande et de la personnalisation des vêtements de mode et de sport.

L’hôte : Debbie McKeegan, ambassadrice textile de la FESPA et PDG de Texintel, a passé toute sa carrière dans l’industrie textile, travaillant à la fois avec la production analogique et numérique.

Les experts : Alex Marsal, directeur mondial des ventes chez Liberty Fabrics, qui fait partie du groupe Liberty. La division dispose de bureaux dans le monde entier, de 20 designers basés au centre de Londres et d’une usine de fabrication à Côme, en Italie.

Kevin Van Lancker, PDG de Sportswear of Tomorrow. En tant qu’ancien patineur de vitesse en ligne ayant représenté la Belgique, Kevin a constaté les difficultés rencontrées par les clubs et les fédérations pour s’approvisionner en vêtements auprès des fournisseurs traditionnels. Sportswear of Tomorrow est basée en Roumanie et fournit plus de 300 marques dans le monde entier.

J. Kirby Best, président d’iCreate.Fashion, une nouvelle plateforme complète où les marques développent, stockent et livrent leurs créations à la fabrication et à la vente au détail. La plateforme intègre les logiciels de conception les plus avancés, la fabrication à la demande et la vente au détail en ligne.

Roberto Lucini, PDG de Creazioni Digitali, SRL, un imprimeur numérique de textiles situé à Côme, en Italie, qui travaille sur commande. L’entreprise est spécialisée dans l’impression numérique durable avec des encres pigmentaires, un procédé connu sous le nom de GreenDrops.

Quelle est l’ampleur du problème de la couture et de la recherche de personnel possédant les compétences requises dans votre région ?

Kevin : En raison de la pandémie et des demandes de croissance de l’industrie manufacturière ici, je pense que c’est un défi. Nous avons d’abord eu une usine en Lettonie pendant dix ans, mais j’ai déménagé parce qu’il était difficile de trouver des couturières. Mais il n’y a pas que la couture. Nous avons également besoin de personnes pour travailler sur les fichiers numériques, etc. Il est donc difficile de trouver du personnel pour n’importe quelle entreprise, et pas seulement pour la nôtre.

Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. Je sais que certaines marques étendent leur production à toute l’Europe de l’Est et explorent également des pays dans lesquels elles n’auraient pas travaillé auparavant, comme l’Albanie ou la Macédoine. Je ne travaille pas avec ces pays car je ne les connais pas. Je préfère que la production soit basée en Roumanie, où il n’y a pas de droits d’importation, etc. si vous expédiez en Europe à partir de ce pays.

En ce qui concerne la main-d’œuvre, nous verrons où les choses évoluent. Pour l’instant, nous ne nous plaignons pas. Nous avons le personnel nécessaire pour répondre à la demande.

Debbie : Proposez-vous également des formations en interne, Kevin ?

Kevin : Quand les gens arrivent, oui, nous avons un ingénieur qui leur apprend à coudre certains produits, parce que la plupart des vêtements de sport que nous produisons pour les marques de niveau A ne sont pas si faciles. Ils ont l’air faciles, mais ils comportent de nombreux détails auxquels il faut prêter attention. Depuis des années, les marques produisent en Asie et la qualité est vraiment bonne. Nous devons donc atteindre la même qualité ici en Europe sans être trop chers, car ce dernier point est également très important.

Kirby : Nous avons beaucoup de mal à recruter du personnel qualifié en Alabama. Nous avons déménagé à Phoenix, en Arizona, où la population hispanique est très importante et où les couturières sont très bien formées. Nous aimons raconter l’histoire d’une amie, Arizona Fashion Source, qui a embauché 70 couturières, dont 70 étaient parfaites. Nous avons embauché dix couturières en même temps et nous avons dû en laisser partir neuf.

Il y a donc des poches aux États-Unis où l’on peut embaucher de fabuleuses couturières, mais il y en a d’autres avec lesquelles nous avons beaucoup de problèmes. Oui, c’est un gros problème et oui, avec BMC, nous investissons dans un formateur pour 33 personnes et un formateur à temps plein pour former les formateurs. Donc oui, c’est un gros problème.

Alex : D’un point de vue extérieur, je suis d’accord avec ce que disait Kevin. En fin de compte, on constate qu’il existe une culture qui apporte des compétences à différents pays. Dans le monde entier, on constate que certains pays gagnent et d’autres perdent le pouvoir de fabrication et de couture.

Debbie : Kirby, comment pensez-vous que la robotique va aider, et à quelle distance pensez-vous que nous sommes de la fabrication robotisée ?

Kirby : Permettez-moi de diviser cette question en deux catégories. La robotique de couture proprement dite, je pense qu’on en est encore loin. Nous avons observé avec beaucoup d’enthousiasme ce que font certaines personnes, et nous avons regardé le groupe SewBot, qui déplaçait la machine à coudre autour du produit. Je pense que ce type de réflexion va être très intéressant. Cependant, je ne sais pas si ma génération verra un appareil capable de coudre un vêtement complet, à moins qu’il ne s’agisse de tricot – ces machines se portent incroyablement bien.

Mais pour tout le reste de l’usine, la robotique prendra le relais. Si vous regardez la vidéo de notre nouvelle usine, tout est déplacé par la robotique, tout est organisé par des logiciels, chaque pièce qui bouge est pilotée par des logiciels et l’automatisation.

Vous pouvez consulter l’intégralité de la conversation iciPour plus d’informations sur la deuxième journée de l’événement FESPA Innovations and Trends Printed Clothing, rendez-vous ici.

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