Le visage changeant de la mode

Laurel Brunner explique comment la mode évolue d'une production de masse qui a un impact négatif sur l'environnement à une fabrication plus durable.

Il est étonnant de constater le nombre d'options dont disposent les fournisseurs de services d'impression en matière de diversification de leurs activités. Mais le plus risqué et le plus révolutionnaire est peut-être le passage à la fabrication de vêtements sur mesure. C'est risqué car il n'existe aucune preuve tangible que les consommateurs soient prêts à s'éloigner massivement d'un modèle de chaîne de production hostile à l'environnement. Ce modèle est entièrement construit autour de quantités massives de matériaux sourcés transformés en vêtements en volumes énormes. Le résultat est de jolis vêtements bon marché fabriqués à partir d’une variété de fibres, de mélanges et de tissus. L’évolution vers des micro-usines de confection, s’éloignant du modèle de masse, permet la production à la demande de vêtements à proximité de leurs points d’achat. Mais ce modèle va-t-il vraiment remodeler le visage de la mode ?

De nombreux fabricants de systèmes d'impression numérique pensent que ce sera le cas et espèrent que l'industrie de la mode adoptera un modèle à la demande pour réduire les émissions de son secteur. Les micro-usines pourraient contribuer à réduire les émissions et les déchets associés à la fabrication en vrac. Ils pourraient également aider la mode à aller encore plus vite, afin que les créateurs et les marques puissent proposer plus d’une poignée de collections chaque année. Nous pourrions abandonner la tyrannie saisonnière de la mode pour adopter un modèle qui réagit aux événements plutôt qu'à la saison.

Il y a beaucoup à apprécier dans ce modèle, notamment l'accès qu'il donne aux jeunes créateurs au marché. Nous avons encore besoin de produire des tissus, mais s'ils peuvent être imprimés numériquement avec des motifs et des dessins, d'énormes quantités d'eau peuvent être économisées. Produire des vêtements à proximité du marché, via la vente en ligne, permet également d'économiser les émissions liées au transport, à l'entreposage et à la gestion des stocks. La relation entre le créateur et le client est directe et intime et seuls les vêtements pour lesquels il existe un acheteur sont produits. Du moins en théorie.

Décrocher l’industrie de la mode de son cadre traditionnel nécessitera plus que de bonnes intentions et de nobles idéaux, en particulier sur les marchés développés comme les États-Unis et l’Europe. Cependant, dans les endroits où l'industrie du vêtement a encore de la marge pour se développer, l'impression numérique sur textile pourrait avoir un potentiel de croissance réel et réalisable, créant un marché pour une nouvelle mode qui reflète les attentes et les réalités locales. Les économies de ressources peuvent être impressionnantes, mais la réduction des déchets et du rejet des vêtements usagés a peut-être un impact potentiel plus important sur l'environnement, d'autant plus qu'elle offre des opportunités de développement d'entreprises locales dans les régions éloignées.

La production textile numérique dispose également d’une capacité d’échelle considérable, un scénario plus probable en Occident. Ce qui reste nécessaire, c'est une infrastructure commerciale adaptée pour la mode à la demande, une impression de haute qualité sur une gamme de supports plus large, un marketing auprès des consommateurs et, bien sûr, une éducation au sein des chaînes d'approvisionnement existantes. Cela devrait être l'objectif de tous les fabricants qui espèrent pousser la fabrication numérique de textiles et de vêtements à la demande, de Canon, Durst, EFI et HP jusqu'à Seiko Epson. Il y a beaucoup en jeu.

Informations sur la source : Cet article a été produit par le projet Verdigris, une initiative industrielle destinée à sensibiliser à l'impact environnemental positif de l'impression. Ce commentaire hebdomadaire aide les imprimeries à se tenir au courant des normes environnementales et à comprendre comment une gestion d'entreprise respectueuse de l'environnement peut contribuer à améliorer leurs résultats. Verdigris est soutenu par les sociétés suivantes : Agfa Graphics , EFI , Fespa , Fujifilm , HP , Kodak , Miraclon , Ricoh Splash PR , Unity Publishing et Xeikon .