Les tendances en matière de vêtements imprimés : le pod numérique à l’échelle

Lors de notre récent événement virtuel FESPA Innovation & Trends (FIT), nous avons réuni trois imprimeurs du monde entier pour discuter des dernières tendances en matière de décoration de vêtements et de l’avenir du secteur.

L’hôte : Graeme Richardson-Locke : responsable des associations et responsable technique, FESPA. Avec 35 ans d’expérience dans l’industrie, Graeme a commencé comme apprenti et a progressé à travers plusieurs postes de directeur avant de rejoindre la FESPA dans son rôle actuel. Il est également membre de l’Académie des technologies de la sérigraphie et de l’impression numérique.

Les experts:Samir Sadikoglu, propriétaire et directeur général de BirSifir Tekstil AS en Turquie. Après 24 ans passés dans l’entreprise familiale ETF Tekstil, Samir s’est lancé dans la sérigraphie à façon pour les fabricants de vêtements de sport et de mode. Il est également propriétaire de la marque de commerce électronique Grit3.com.

Raitis Purins, responsable du marketing chez Printful, en Lettonie, un spécialiste du traitement à la demande qui propose aux détaillants en ligne des services d’entreposage pour le commerce électronique, d’impression personnalisée, de broderie et de livraison directe de produits.

Mark Gervais, directeur de la sérigraphie chez Ningbo Shenzhou Knitting Company, Shenzhou, Chine. Mark travaille dans la sérigraphie depuis 1977 et gère l’énorme capacité de Ningbo (jusqu’à 850 000 pièces par jour) depuis 2009. Il est également membre de l’Académie des technologies de la sérigraphie et de l’impression numérique.

La sérigraphie continue d’offrir une grande valeur ajoutée pour la production en volume et l’amélioration des produits à l’aide d’effets spéciaux. Cependant, pensez-vous que l’impression numérique à la demande à grande échelle puisse avoir un impact sur la demande des marques en matière de sérigraphie ?

Mark : Si vous tenez compte de facteurs tels que les bibliothèques de conception et les modèles commerciaux de vente directe au consommateur, alors oui, je pense qu’il y a certainement une part du marché dont nous pouvons tirer parti. Sur notre marché, avec nos modèles commerciaux, nous cherchons simplement à associer le numérique à la sérigraphie. Vous parlez de la sérigraphie pour les effets spéciaux, et nous essayons simplement de réunir ces deux technologies. Il est intéressant de noter que l’hybride s’appuie sur la sérigraphie et que la sérigraphie peut s’appuyer sur l’hybride.

Nous avons découvert ces solutions de personnalisation, entièrement numériques, où les gens peuvent se rendre, faire un scan corporel et ensuite personnaliser les vêtements en fonction de la coupe, des différentes garnitures et des différents graphiques, des différents emplacements. Pour nous, c’est encore en cours d’évolution. Nous voyons des opportunités, mais nous n’avons pas encore sauté dans l’arène du DTG ou du numérique pur. Nous comptons encore sur les possibilités offertes par la combinaison de la sérigraphie et du numérique.

Graeme : C’est ce que j’ai appris aussi. J’ai examiné quelques applications de personnalisation où l’on peut dessiner le corps pour obtenir la coupe parfaite d’un vêtement à l’aide de la technologie des smartphones. Je pense qu’il n’en est qu’à ses débuts. Si l’on considère certains des effets spéciaux possibles avec la sérigraphie, j’ai du mal à croire qu’ils passeront un jour par une tête à jet d’encre – des choses comme les perles réfléchissantes et certains des matériaux grossiers qui peuvent être déposés par l’intermédiaire de la sérigraphie.

Mark : Je pense qu’une fois que la vitesse de l’impression numérique 3D aura augmenté, s’il est possible d’imprimer des métaux frittés à l’aide d’une imprimante numérique, il ne s’agira pas d’une tête de type piézo-électrique. Il pourrait s’agir d’un autre type de buse, d’un autre type de tête d’impression, mais je pense que vous commencerez à voir les technologies fusionner en une seule solution numérique. Il s’agira peut-être davantage d’applications de buses industrielles.

Graeme : Samir, vous avez un pied dans les deux camps. Vous avez une marque de commerce électronique et une marque de sérigraphie. Que pensez-vous de la pression du numérique sur la sérigraphie ?

Samir : Je pense que la chose la plus importante est de comprendre les clients que vous servez. De temps en temps, nous recevons des spécifications ou des illustrations et il est écrit qu’elles doivent être imprimées numériquement. Parfois, c’est pour des raisons environnementales, parfois c’est parce que les graphistes ne sont pas conscients des possibilités qu’offre l’impression traditionnelle par rapport à l’impression numérique.

Je pense que la meilleure solution consiste à prendre en compte à la fois la conception graphique et le processus d’impression. La meilleure combinaison et la possibilité d’appliquer les avantages du numérique à l’œuvre d’art sur le vêtement seront à l’origine du changement. Aujourd’hui, comme je l’ai dit, nous recevons des commandes qui peuvent très facilement être produites avec les méthodes traditionnelles, mais qui sont demandées pour être imprimées numériquement, même pour des volumes très élevés. Il s’agit en fait d’une sorte de conflit.

Du point de vue du commerce électronique, ce que nous faisons dans nos installations, c’est que nous n’imprimons pas par dizaines, mais par centaines. Dans la gamme des centaines, là encore, la sérigraphie est plus avantageuse que l’impression numérique en termes de coût et de qualité, parce que nous essayons d’ajouter des effets spéciaux sur les vêtements. L’impression numérique a encore une marge de progression, une marge de développement en termes de vitesse, de qualité ou d’effets spéciaux. Par exemple, nous voyons actuellement des impressions lenticulaires produites par les imprimantes numériques.

Raitis : Mes collègues ont fait d’excellents commentaires. La seule chose que je dois mentionner, c’est que sans l’impression à la demande avec l’impression DTG, nous n’aurions pas été en mesure de lancer une entreprise. La sérigraphie n’aurait jamais pu offrir un coût aussi bas pour un seul article. En fait, vous pouvez démarrer une entreprise avec un investissement minimum.

C’est la magie du DTG. Les pièces uniques. Vous pouvez faire valoir d’excellents arguments pour justifier l’utilisation de la sérigraphie – l’encombrement, certaines choses que vous ne pouvez pas faire avec le DTG, la qualité peut-être. Mais ces dernières années, les imprimeurs DTG s’efforcent de rattraper leur retard en matière de qualité. Peut-être que dans quelques années ou décennies, ce sera le cas, mais pour l’instant, la seule chose que le DTG peut offrir, c’est la personnalisation.

Chaque article que vous vendez dans votre magasin est unique. Vous pouvez y ajouter votre nom, ou ce que vous voulez, et c’est la possibilité que les grandes marques peuvent offrir à leurs clients. C’est l’argument numéro un. Le deuxième est la rapidité de mise sur le marché, c’est-à-dire la rapidité avec laquelle vous pouvez proposer de nouveaux modèles. Vous pouvez publier un produit et l’imprimer dès le lendemain. Avec le service à la demande, c’est possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez proposer une centaine ou un millier de modèles différents. Avec la sérigraphie, c’est un peu plus difficile, pour autant que je sache.

Graeme : Je pense aussi que si vous démarrez une marque et que vous faites de la livraison directe, le DTG peut être un excellent moyen de tester le marché. Si vous vous y tenez, vous sacrifierez une partie de votre marge en tant que propriétaire de la marque au profit de la commodité d’avoir quelqu’un d’autre qui fait tout le travail pour vous, mais cela présente beaucoup d’avantages. J’ai travaillé avec plusieurs micro-marques qui souhaitaient simplement tester la conception et voir comment le marché réagirait à certaines de leurs idées, et le DTG était une solution parfaite.

Dans certains cas, nous procédons à l’apprêt avec la technique DTG, puis nous passons à la sérigraphie pour un volume de production plus important lorsque nous avons établi la valeur des dessins et du produit. Il s’agit d’une combinaison très puissante de processus et d’outils à notre disposition.

Vous pouvez voir l’ensemble des conversations ici, et pour plus d’informations sur la première journée de l’événement FESPA Innovation et Tendances Vêtements Imprimés, visitez ici.

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