Les avantages de l’impression grand format pour les photographes

Nessan Cleary explique que presque toutes les machines grand format actuelles peuvent imprimer des images de bonne qualité, mais que le marché de la photographie a des besoins bien distincts. Nessan présente les avantages de l’impression grand format pour les photographes.

Le marché de la photographie a été l’une des premières applications à adopter pleinement l’impression grand format, aidé en cela par le fait que, dès le début, le développement des appareils photo numériques s’est fait en parallèle avec les progrès de l’impression à jet d’encre grand format. De nombreux acteurs de la première heure, dont Scitex et Kodak, vendaient également des appareils photo numériques, d’où une synergie évidente.
L’impression grand format offre des avantages indéniables aux photographes, car il est relativement facile d’installer une imprimante et de réaliser de multiples copies identiques sur une variété de substrats différents et dans une gamme de tailles, ce qui n’est pas aussi simple dans une chambre noire. Pour ces raisons, même les photographes qui préfèrent encore travailler sur pellicule utiliseront souvent un scanner pour numériser et sortir leurs images.

Cependant, le marché de la photographie a également des exigences particulières qui le distinguent des autres applications. La plus évidente d’entre elles est la nécessité de reproduire des images haute résolution avec une large gamme de couleurs qui puisse répondre aux attentes créées par l’affichage sur un écran des images produites par les appareils photo numériques modernes. Ces caméras sont devenues de plus en plus sophistiquées, en partie à cause de la nécessité de suivre la production vidéo 4K et 8K. Cela signifie que de nombreuses caméras, même au niveau du grand public, peuvent désormais produire des images de 40 à 60 Mo, et il existe également plusieurs caméras moyen format qui offrent une résolution encore plus élevée.

C’est pourquoi le marché de la photographie est toujours dominé par des appareils utilisant des encres pigmentaires à base d’eau, qui permettent des résolutions d’impression élevées. Plusieurs fournisseurs s’adressent à ce marché en proposant des jeux d’encres allant jusqu’à 12 couleurs, capables de reproduire la gamme de couleurs la plus large. Ces jeux d’encres comprennent des couleurs claires, parfois appelées couleurs photo sur ce marché, pour une meilleure gradation. Mais ils comprennent également d’autres couleurs, telles que le rouge et le bleu, qui permettent de reproduire des rouges, des oranges et des violets éclatants, ainsi que des dégradés de bleu dans le ciel, des tons de peau et des tons subtils dans les ombres.

Ces imprimantes sont généralement équipées de noir, de gris et de gris clair/photo afin de reproduire des photographies monochromes avec une bonne gamme de tons allant des hautes lumières jusqu’aux ombres profondes. Cependant, les noirs profonds peuvent produire trop de reflets, en particulier sur les supports brillants. Il convient donc de choisir une encre noire entre le noir mat et le noir photo, en fonction du support et du degré de brillance que vous souhaitez donner aux images. Dans le passé, vous deviez physiquement remplacer l’une de ces encres noires par l’autre, ce qui représentait une gêne considérable, mais la plupart des fournisseurs incluent désormais suffisamment de canaux d’encre pour charger les deux encres ensemble, ce qui signifie qu’il devrait y avoir un total de quatre encres noires.

Néanmoins, vous pouvez également rencontrer deux autres problèmes. La différence de brillance, qui affecte les supports brillants et semi-brillants, se produit lorsqu’il y a une différence de niveau de brillance entre les zones imprimées et les zones qui ont été laissées sans encre pour laisser apparaître le blanc du papier.

L’autre problème est l’effet de bronzage, où certaines parties d’une image apparaissent comme du bronze. Cet effet est dû à la réflexion de la lumière sur le support à travers les encres, mais à sa dispersion dans différentes directions en raison du regroupement aléatoire des pigments dans l’encre. Les imprimantes conçues spécifiquement pour le marché de la photographie proposent généralement des solutions aux problèmes de bronzage et de différence de brillance, bien que ces solutions varient d’un fournisseur à l’autre.

Epson, par exemple, vient de présenter une nouvelle imprimante destinée spécifiquement aux photographes. La SureColor SC-P5300 est une grande imprimante de bureau qui accepte les supports jusqu’au format A2+. Elle est dotée d’un jeu d’encres à dix couleurs, dont le cyan, le cyan clair, le magenta vif, le magenta clair vif, le jaune et le violet pour ajouter plus de détails aux bleus, ainsi que le noir photo, le noir mat, le gris et le gris clair. Epson traite les problèmes de bronzage et de brillance en variant la quantité d’encre noire et grise déposée. Il existe un mode « Black Enhanced Overcoat », qui ajoute de l’encre gris clair sur le dessus d’une image pour réduire la diffusion de la lumière, et un mode « Carbon Black » qui utilise de très petites gouttelettes d’encre noire et grise pour créer une surface plus lisse et plus contrastée.

La SC-P5300 est équipée d’une tête d’impression micropiezo à dix canaux, avec des gouttes de 1,5 pl. Elle accepte les papiers en rouleau jusqu’à 0,5 mm d’épaisseur et dispose d’une cassette pour les papiers en feuilles jusqu’à 1,5 mm d’épaisseur. Il est également possible d’imprimer sur des supports plus épais tels que des panneaux d’affichage.

Canon vend un certain nombre d’imprimantes grand format dans sa gamme ImagePrograf Pro qui conviennent au marché de la photographie. Leur taille va de la Pro 2100 de 610 mm de large à la Pro 6100 de 1,5 m de large, les dernières versions promettant une manipulation des supports plus automatisée et de meilleure qualité. Ces imprimantes utilisent des têtes d’impression thermiques Canon d’une résolution de 2400 x 1200 dpi capables de produire une goutte d’eau d’une taille minimale de 4pl. L’encre est l’encre pigmentaire aqueuse Lucia Pro de Canon, annoncée comme un jeu d’encres de 12 couleurs. Il y a 11 couleurs réelles – noir, noir mat, gris, gris photo, cyan, cyan photo, magenta, magenta photo, jaune, rouge et bleu. Le douzième emplacement est réservé au Chroma Optimiser, qui est un revêtement transparent destiné à renforcer la densité du noir et à éviter l’effet de bronzage et toute différence de brillance.

HP fabrique la série DesignJet Z d’imprimantes graphiques qui sont principalement destinées au marché de la photographie professionnelle. Le haut de la gamme est la Z9+, d’une largeur de 1,6 m, qui est disponible en deux versions, avec ou sans RIP PostScript. Elle dispose d’un spectrophotomètre intégré pour générer des profils ICC sur différents supports. Elle utilise les têtes d’impression thermiques HP avec une résolution de 2400 x 1200 dpi. Elle dispose de neuf couleurs, dont le noir photo, le noir mat, le gris, le magenta, le jaune, le cyan, le rouge, le vert et le bleu. Le jeu d’encres comprend également un rehausseur de brillance, qui fait le même travail que l’optimiseur de chrominance de Canon, en supprimant les effets de bronzage et de différence de brillance.

Cependant, l’inconvénient des grands jeux d’encres est le temps nécessaire à l’impression, le coût de l’encre et la nécessité de remplacer ou de recharger ces encres en permanence. C’est pourquoi la plupart des fournisseurs d’imprimantes destinées au marché de la photographie proposent également des jeux d’encres plus petits – typiquement six à huit couleurs – qui offrent un bon compromis entre la gamme de couleurs, le coût global et la productivité.

De nombreuses imprimantes photo sont également vendues sur le marché de l’épreuvage et sont donc équipées d’un spectrophotomètre intégré. Ce spectrophotomètre est utile pour créer des profils de couleur sur une série de supports différents et peut contribuer à accélérer le flux de travail d’un imprimeur commercial très occupé.

Au-delà du papier

L’autre élément à prendre en considération est le support lui-même. Traditionnellement, la plupart des photos sont imprimées sur papier, et il existe une vaste gamme de papiers d’art spécialisés, dotés d’un revêtement adapté à l’impression à jet d’encre. Mais le marché de la photographie offre de nombreuses possibilités pour des supports plus créatifs, tels que la toile, qui pourrait également servir à créer des revêtements muraux de plus grande taille. Une option moins évidente consiste à imprimer l’image sur un bloc d’acrylique transparent, voire sur du bois ou du métal. Cela vous permettrait d’ajouter des points de fixation afin d’éviter d’avoir à encadrer l’image séparément. Ce type d’approche pourrait être imprimé avec une imprimante existante à séchage UV ou à latex/résine, d’autant plus que tous les modèles actuels offrent des résolutions d’impression beaucoup plus élevées que par le passé.

En fin de compte, le marché de l’impression photo est très diversifié et il est donc important de comprendre quelle partie de ce marché vous essayez d’atteindre. De nombreux musées et galeries vendent des tirages réalisés avec des imprimantes photo ne comportant que six couleurs ou plus, même si vous obtiendrez les meilleurs résultats d’impression avec les jeux d’encres les plus grands. Toutefois, l’utilisation d’imprimantes 10 ou 12 couleurs n’a de sens commercial que si vous vous adressez à un marché capable d’apprécier pleinement les avantages de ces machines spécialisées et prêt à payer en conséquence.

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