Nessan Cleary explique que le secteur de l’emballage est en pleine expansion et que, si les méthodes conventionnelles dominent, l’impression numérique se développe, en particulier pour les petits tirages et les boîtes en carton ondulé. Les imprimantes grand format sont bien adaptées à cette demande. Des facteurs tels que la croissance du commerce électronique et le besoin d’emballages en couleur et à la demande contribuent à cette tendance.

L’emballage est l’un des principaux secteurs de croissance de l’imprimerie et il est probable que cette croissance se poursuivra à mesure que la population mondiale augmentera et qu’il y aura plus d’acheteurs. L’impression d’emballages est encore largement dominée par les technologies d’impression conventionnelles – typiquement la flexographie et l’héliogravure – mais ces dernières années, nous avons constaté une augmentation constante de l’impression numérique pour les emballages, y compris certaines opportunités pour les fournisseurs de services d’impression grand format.

L’économie de l’impression d’emballages est étroitement liée aux économies d’échelle de la fabrication, de sorte qu’il s’agit principalement d’un jeu de très longs tirages, qui convient mieux à l’impression conventionnelle. Mais la croissance du commerce électronique, avec sa promesse de satisfaction quasi instantanée du consommateur, signifie qu’il y a toujours de la place pour les petits tirages nécessitant des délais rapides, où l’impression numérique peut jouer un rôle. Les imprimantes grand format sont un bon moyen de répondre à cette demande en raison de leur capacité à imprimer à la demande sur un large éventail de supports différents. Les prestataires de services d’impression grand format sont idéalement placés pour prendre en charge ce type de travaux, car l’emballage va souvent de pair avec les présentoirs des points de vente et d’autres supports marketing connexes.

La principale opportunité réside dans les boîtes en carton ondulé, où la croissance des achats en ligne a entraîné une augmentation de la demande de boîtes en couleur, car il pourrait bien s’agir du seul moyen dont disposent les marques pour communiquer directement avec leurs clients. De nombreuses marques ont reconnu, grâce à la popularité des vidéos d’unboxing, que l’emballage fait partie de l’expérience globale du client et sont désireuses de l’améliorer. Dans certains cas, cela peut aller jusqu’à l’impression du nom du client sur la boîte, ou même l’impression des détails de la commande de chaque client à l’intérieur de la boîte.

Même si aucune personnalisation n’est requise, il peut être nécessaire de produire des emballages avec des graphiques en couleur à la demande afin de réduire les coûts de stockage des emballages. Il se peut également que l’emballage doive refléter des campagnes de marketing particulières à court terme, qui peuvent être menées par une grande marque ou un détaillant local. En outre, les marques expérimentent souvent différentes variantes de leurs produits pour vérifier si elles doivent élargir leur gamme de produits. Ces variantes nécessitent également leur propre emballage, mais elles ne sont pas toujours produites en quantités suffisantes pour commander un emballage conventionnel.

Les imprimantes les mieux adaptées seront les grandes imprimantes à plat et les imprimantes hybrides, simplement parce qu’elles ont la taille et la productivité requises. Certains fournisseurs ont directement ciblé le marché de l’emballage. Durst, par exemple, a développé le P5 Pack autour de sa série d’imprimantes hybrides P5. La plus logique d’entre elles est la P5 350 HS en raison de sa productivité globale. L’option P5 Pack comprend l’adaptation du système d’aspiration de l’imprimante pour mieux traiter les cartons ondulés sans les endommager. Elle comprend également une caméra pour un réglage automatique plus précis de l’image. Durst a également développé le jeu d’encres LED Luvera spécialement pour les supports en carton ondulé et en papier. Elle est réputée pour sa faible odeur, sa bonne résistance aux rayures et ses couleurs vives. Cette encre répond aux normes EuPIA pour les encres d’emballage et peut être recyclée sur le carton.

Étant donné que même un petit tirage d’emballage peut nécessiter l’impression de plusieurs milliers de cartons, les imprimantes devront être associées à un système de chargement et de déchargement automatique capable de manipuler les cartons ondulés sans endommager leur cannelure. Ce système est relativement simple et peut comprendre des unités d’alimentation et d’empilage ou même un système robotisé. Quoi qu’il en soit, vous pourrez voir de nombreux exemples de ces systèmes de chargement associés à des imprimantes lors d’un salon Fespa.

Dans certains cas, les fournisseurs de presses ont utilisé la technologie grand format pour développer des solutions d’impression dédiées à l’emballage, ou vice versa. La prochaine imprimante de signalétique HS6000 de Fujifilm, par exemple, est en fait une machine d’emballage Berbaran JetMaster rebadgée. La différence entre les deux est en partie due aux chargeurs utilisés pour les différents substrats, mais surtout aux marchés ciblés par les deux fournisseurs.

À l’origine, EFI a développé sa presse jet d’encre Nozomi comme une solution d’emballage basée sur la technologie grand format. Cependant, EFI a ensuite créé une variante de la Nozomi qui ciblait spécifiquement le marché des enseignes et de l’affichage.

Comme la plupart des grandes machines à plat, les Nozomi utilisent des encres à séchage UV, qui permettent d’imprimer sur une large gamme de matériaux. EFI a également créé des jeux d’encres pour des marchés spécifiques, tels que les boîtes en aluminium pour les peintures et autres produits similaires. Cependant, les encres UV peuvent parfois présenter un inconvénient sur le marché de l’emballage, ce qui a conduit EFI à développer également une version utilisant des encres à base d’eau.

Le problème des encres UV dans les emballages est lié au risque que des produits chimiques qui n’ont pas complètement durci dans les encres migrent à travers l’emballage vers les produits qu’il contient. Ce problème est particulièrement préoccupant pour certains types de produits, tels que les denrées alimentaires et certains produits cosmétiques et pharmaceutiques. Ce problème est principalement lié aux produits chimiques utilisés dans les photo-initiateurs de l’encre, qui peuvent être cancérigènes, mais uniquement lorsque l’encre est en contact direct avec ces produits. C’est pourquoi de nombreux fournisseurs de presses à étiquettes ont mis au point des encres UV à faible migration qui devraient durcir plus complètement pour atténuer ce problème.

Ces encres à faible migration ne sont généralement pas disponibles pour les imprimantes grand format. Quoi qu’il en soit, ce problème ne devrait pas affecter la grande majorité des produits et de leurs emballages. EFI, en particulier, a connu un succès considérable en vendant son Nozomi à base d’UV aux imprimeurs d’emballages du monde entier. Il existe une solution de contournement évidente qui consiste à utiliser une barrière dans l’emballage, telle qu’un sac en plastique, pour empêcher ces produits d’entrer en contact avec l’encre. Mais bien entendu, la plupart des marques souhaitent réduire la quantité d’emballages qu’elles utilisent, et en particulier le plastique.

À l’autre bout de l’échelle, il existe également plusieurs solutions moins coûteuses qui permettraient à un prestataire de services grand format de tester le marché de l’emballage. La société portugaise Mtex NS, qui fait désormais partie du groupe AstroNova, a mis au point deux imprimantes à court tirage de faible encombrement. Ces imprimantes utilisent la technologie d’impression thermique avec une encre pigmentaire à base d’eau, de sorte qu’il n’y a pas de problème de migration de l’encre UV. Le produit phare est la Multi 1300, qui prend en charge des panneaux d’une largeur maximale de 1 300 mm, avec une largeur d’impression de 1 070 mm. Il s’agit d’une solution complète qui comprend le margeur automatique, l’imprimante et une unité d’empilage séparée. Elle produit une qualité d’impression de 600 dpi à 18mpm avec d’autres modes offrant une vitesse plus élevée ou une meilleure qualité d’impression. Konica Minolta vend également une version de cette imprimante sous le nom de PKG-1300.

Xante commercialise l’Excelagraphix 4800, une imprimante d’emballage grand format d’entrée de gamme efficace. Elle utilise les têtes d’impression thermiques Memjet, qui offrent une résolution de 1600 x 800 dpi. Elle accepte des planches jusqu’à 122 cm avec une largeur d’impression de 106,7 mm. Xante indique qu’il est possible d’imprimer jusqu’à 338 planches par heure, en supposant des planches carrées de 122 cm. Le modèle de base repose sur l’alimentation manuelle des feuilles, mais il est possible d’ajouter des unités d’alimentation et d’empilage automatiques.
En conclusion, le marché de l’emballage est autant une opportunité pour les imprimeurs grand format que pour les autres secteurs du monde de l’imprimerie. Il existe des options tant au niveau de l’entrée de gamme qu’à celui de la haute productivité, et c’est un marché qui ne fera que croître.

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